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AFAENAC Association des Familles Adoptives d'Enfants Nés Au Chili

Attentat dans le métro de Santiago du Chili

Blog de l'AFAENAC

Une forte explosion s'est produite, lundi 8 septembre, dans une station de métro de Santiago (Chili), faisant au moins quatorze blessés. L'attentat n'a pas été revendiqué jusqu'à présent mais le gouvernement de centre-gauche de Michelle Bachelet l'a qualifié de « terroriste ». « C'est un acte qui a toutes les caractéristiques d'une action terroriste, il n'y a aucun doute là-dessus », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Alvaro Elizalde.
La présidente a immédiatement convoqué une réunion d'urgence au Palais présidentiel de La Moneda et a rendu visite aux blessés dans une clinique. Elle a qualifié de « lâche » cet attentat qui « a pour objectif de semer la terreur ».

L'explosion s'est produite dans une zone commerciale de la station Escuela Militar (Ecole militaire), sur la ligne la plus fréquentée de la capitale chilienne, à l'heure du déjeuner, vers 14 heures. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit d'un engin artisanal qui a été placé dans une poubelle, à côté d'un restaurant de restauration rapide, provoquant la panique parmi les clients. « Il y a deux suspects, deux jeunes gens qui ont fui dans une voiture », a précisé le vice-ministre de l'intérieur, Mahmoud Aleuy.

Parmi les blessés, une femme a dû être amputée des doigts d'une main. « Le bruit de l'explosion a été terrible. Une femme a reçu un morceau de ciment du plafond sur la tête », a déclaré un témoin.

UNE LOI ANTITERRORISTE CONTROVERSÉE

Depuis le début de l'année, une vingtaine d'explosions de faible intensité ont eu lieu dans la capitale. Elles se sont produites dans le métro, des églises ou des banques, ne causant jusqu'à présent que des blessures légères et des dégâts matériels.

Cette nouvelle explosion se produit alors que la loi antiterroriste, héritée de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990) et toujours en vigueur, est sur la sellette. Cette législation de 1984 restreint les droits de la défense des accusés.

La jugeant « inefficace », la présidente socialiste a envoyé au Congrès un projet pour la réformer. Cette loi antiterroriste est particulièrement appliquée contre les Mapuche, qui manifestent régulièrement – certains violemment – en Araucane, dans le sud du pays, pour revendiquer la restitution de leurs terres ancestrales, aujourd'hui entre les mains de grands propriétaires terriens et de multinationales. Les Mapuche (« peuple de la terre »), première minorité indigène du Chili, avec quelques 700 000 membres, soit 6 % de la population, vivent pauvrement de l'agriculture et de l'élevage, et sont menacés d'extinction. Leur mouvement est affaibli par des divisions. Les plus radicaux exigent le droit à l'autonomie et l'autodétermination.

Le Chili a été condamné, le 30 juillet, par la Cour interaméricaine des droits de l'Homme pour l'utilisation « arbitraire et discriminatoire » de la loi antiterroriste contre huit membres de la communauté Mapuche, condamnés, entre 2001 et 2002, à des peines allant de 5 à 10 ans de prison, à la suite d'incendies. Le gouvernement Bachelet a annulé les condamnations et s'est engagé à verser des indemnités de 39 000 euros à chacune des personnes impliquées. En août 2013, les Nations unies avaient déjà demandé au Chili de ne plus appliquer la législation controversée.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/09/09/chili-explosion-dans-le-metro-de-santiago_4484116_3222.html

Attentat dans le métro de Santiago du Chili

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