Chili. 14 membres de la junte devant les assises (www.letelegramme.com)
14 membres de l'ex-junte chilienne seront jugés à Paris cette semaine, sûrement en leur absence, pour des disparitions sous le régime de Pinochet.
Treize anciens membres chiliens de la junte et un Argentin, essentiellement des
militaires, seront jugés du 8 au 17décembre par la cour d'assises de Paris pour l'arrestation et la séquestration «accompagnées d'actes de torture et de barbarie» d'opposants disparus sous le
régime de Pinochet, mort en 2006 sans jamais avoir comparu en justice. Ce sera un procès «symbolique», annoncent les associations d'anciens prisonniers politiques chiliens et de défense des
droits de l'Homme, parties civiles au dossier. Il s'agira d'un procès «essentiel pour la mémoire et l'histoire, le premier qui déchiffrera l'ensemble de l'architecture répressive mise en place
par Pinochet» et ne jugera pas seulement des cas individuels, assure Me William Bourdon, avocat de familles des disparus français ou franco-chiliens.
35 ans d'attente
Ces familles attendent la justice depuis plus de 35 ans, depuis le jour où elles sont restées sans nouvelle de
l'un des leurs: Georges Klein, conseiller de Salvador Allende, arrêté en septembre1973; l'ancien prêtre Étienne Pesle, enlevé à la même période; Alphonse Chanfreau et Jean-Yves Claudet-Fernandez,
deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), disparus l'un en 1974, l'autre en 1975. Si, comme cela est attendu, aucun d'eux ne se présente au procès ou n'est représenté par un
avocat, la cour d'assises ne siégera pas dans sa formation complète - avec un jury populaire - mais sera composée de trois magistrats professionnels.