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AFAENAC Association des Familles Adoptives d'Enfants Nés Au Chili

Chili: à Santiago, la nuit sous les tentes par peur des répliques sismiques (www.lakoom-info.com)

Blog de l'AFAENAC
Par Gaël FAVENNEC

 

SANTIAGO, Des milliers d'habitants de Santiago ont préféré dormir sous des tentes de peur que leur immeuble ne résiste pas à une nouvelle réplique meurtrière du séisme de samedi, même si le centre de la capitale chilienne portait dimanche peu de stigmates de la secousse.  

"Nous ne sommes pas fous, nous n'allons pas retourner à l'intérieur. Ca va
s'effondrer d'un moment à l'autre", a déclaré à l'AFP Maria, qui a passé la nuit sous une tente avec son époux et ses trois fils, en désignant son appartement. "Nous préférons rester dans la rue, pour que nos enfants soient en sécurité", a-t-elle ajouté, après une nuit des plus courtes en raison des nombreuses répliques.

Plus d'une centaine ont été enregistrées dans la capitale chilienne, depuis le tremblement de terre qui a fait plus de 300 morts, dont une dizaine à Santiago, selon un bilan provisoire.

Selon les autorités, 90% des victimes ont été tuées pendant leur sommeil, surprises dans leur lit par le puissant séisme de magnitude 8,8, survenu à 03H34 (06H34) samedi. Dans le quartier de Maria, les immeubles construits il y a 45 ans, près du stade national portent les stigmates de la secousse d'une magnitude de 8,8, l'une des plus violentes depuis un siècle: vitres cassées, balcons effondrés et décombres divers.

Les riverains ont sorti leurs télévisions pour continuer à suivre les informations sur le séisme. A Maipu, dans la banlieue est, des habitants qui ont dormi sous leurs tentes de camping regardaient avec colère un immeuble gravement endommagé, construit pourtant il y a à peine cinq ans. "Ce fut une nuit de douleur, d'incertitude et de désespoir.

Comme lorsqu'on se réveille d'un cauchemar. Nous n'avons rien. Nous n'osons pas entrer dans nos appartements pour récupérer nos affaires," raconte l'habitante d'un immeuble sur le point de s'effondrer. Ces témoignages de peur tranchaient avec le panorama d'ensemble du centre de Santiago, une ville de 6 millions d'habitants où des normes antisismiques exigeantes ont été mises en place en raison de la fréquence des secousses.

En dehors d'une église qui a perdu sa coupole, ou du Musée des Beaux-Arts, dont le fronton s'est effondré, la plupart des immeubles ne portent aucune
lézarde ou fissure. L'électricité et l'eau ont été rétablies, le métro reprenait progressivement son service.  

Les habitants de Santiago vaquaient à leurs occupations dimanche matin, faisant la queue pour prendre le bus ou faire leurs courses au supermarché, contrastant fortement avec les scènes de pillages de supermarchés à Concepcion, la deuxième ville du pays à plus de 400 km au sud. Les infrastructures routières ont davantage souffert.

Plusieurs ponts sont fissurés et certaines routes ont été coupées. L'accès à l'aéroport était barré par une voiture de police et des vigiles. "Personne ne peut entrer ou sortir car il y a un risque que tout s'effondre", a déclaré une vigile.

Les autorités ont cependant annoncé peu après l'arrivée de cinq vols exceptionnels" dimanche après-midi, sans préciser leur origine. A Santiago, la plupart des hôtels affichaient complet samedi soir en raison du grand nombre de touristes restés bloqués.

"Nous devons repartir lundi mais nous n'avons aucune nouvelle", a déclaré Paul Mineke, un professeur retraité néerlandais qui a vécu la peur de sa vie lors du séisme. "J'avais tellement peur que l'immeuble s'effondre que je n'ai pas eu le temps de mettre mes vêtements et je suis sorti tout nu."

afp

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