De la réalité à l'animation, « Couleur de peau : miel »
Source : http://www.sudouest.fr
Ce film, réalisé par Laurent Boileau et Jung, en partie à Angoulême, sera visible en salle à partir du 6 juin
Jung, qui se cherche une identité à travers la culture japonaise, et son frère Cédric. (photos gebeka films)
C'est un beau film sur la famille, la quête d'identité, sur le rôle d'une mère dans l'évolution d'un enfant. « Couleur de peau : miel », de Laurent Boileau, a été projeté en avant-première à la Cité de la BD, samedi matin, et sera visible en salle à partir du 6 juin.
Ce long-métrage de soixante-quinze minutes - conçu en partie à Angoulême, en 2010 et 2011, au studio 2 Minutes - se retrouvera en sélection officielle du Festival du film d'animation d'Annecy, du 4 au 9 juin.
L'une des petites prouesses de ce film, qui parle d'adoption, est de mélanger les genres : prise de vue réelle, images d'archives, caméra Super 8, dessin en deux dimensions, dessin tout court.
Adopté en Belgique
Pour les prises de vue réelles, le décor a été celui de la Corée du Sud, à Séoul, où Jung a été abandonné quand il avait cinq ans (il en a 46 aujourd'hui). Ce dessinateur de bande dessinée, adopté par une famille belge, est retourné dans son pays natal pour ce film, pour la pemière fois. C'est Laurent Boileau qui l'avait contacté, après avoir lu le premier tome de sa BD autobiographique « Couleur de peau : miel ». Laurent Boileau, jusque-là réalisateur de documentaires, s'est ainsi lancé dans un genre qu'il ne connaissait pas, l'animation, mais qui est l'un des modes d'expression de Jung depuis tout petit.
« On s'est servi du dessin animé pour raconter l'enfance de Jung, explique le réalisateur. L'animation apporte aussi une dose de subjectivité au récit, ce qui est bien quand on raconte une histoire vraie, car la famille est mise à nu sur grand écran. Et puis l'animation nous a aussi servi pour les scènes plus poétiques, oniriques, pour exprimer les fantasmes rêvés du garçon. »
Quatre voyages en Corée du Sud ont été nécessaires pour le film. Jung était d'abord réticent à se laisser filmer. « On a pensé à prendre un acteur », confie Laurent Boileau. Et puis Jung s'est laissé faire. « Le film lui donnait un cadre pour retourner en Corée, ce qui rendait l'événement moins intime, du coup un peu plus rassurant », selon Laurent Boileau. Quant à ce dernier, il était « un peu hésitant » à rester dans la salle, lors de l'avant-première du film, samedi. Un peu d'appréhension, sans doute. Mais l'œuvre - tout public, à partir de 8 ans - a été applaudie, et un échange entre spectateurs et réalisateur a suivi la projection.