Le 78 rechigne à adopter (20minutes.fr)
L'agrément, précieux document pour être parent, est plus difficile à obtenir dans les Yvelines
C'est déjà un parcours du combattant en temps normal. Mais dans les Yvelines, adopter est encore plus difficile que dans les autres départements. Le taux de refus à l'agrément, ce précieux sésame, sorte de « permis d'adopter » délivré par le conseil général (lire encadré), est largement supérieur à la moyenne française. Et les procédures beaucoup plus longues (13 mois au lieu de 9, délai légal maximum).
« Psychologie de comptoir »
En
2009, d'après les chiffres de l'Observatoire national de l'enfance en danger (Oned), 47 refus d'agréments ont été prononcés par le conseil général du 78, soit environ 30 %. Un record
dans l'Hexagone. « C'est quatre fois plus que la moyenne. Et encore, le taux est sous-estimé car il ne prend pas en compte les abandons », précise Anne-Marie Hartmann, présidente de
l'association Egalité adoption.
En cause, les psychologues et assistantes sociales censés évaluer les conditions d'accueil des postulants sur
un plan familial, éducatif et psychologique. Au lieu de ça, les associations dénoncent des « excès de zèle » et une « psychologie de comptoir ». « Les assistantes
sociales leur demandent s'ils comptent faire baptiser l'enfant. ça n'a rien à voir avec les critères d'adoption. En ce moment, la question à la mode, c'est : “Vous rentrez dans la chambre de
votre fils qui s'apprête à se jeter par la fenêtre. Que faites-vous ?” », poursuit Anne-Marie Hartmann. Outre les professionnels, l'attitude d'Alain Schmitz, le président UMP du conseil
général, est pointée du doigt. « Il laisse le service de l'adoption établir ses propres critères. Il faut qu'il change les choses », fustige Michel Vignier, conseiller général PS des
Yvelines. Au cabinet du président, on reconnaît qu'une « approche rigoureuse a été mise en place, avec un parti pris exagéré pour l'enfant ». « Alain Schmitz a demandé d'être plus
tolérant. Surtout pour les dossiers qui basculent d'un côté ou de l'autre. Désormais, ils sont traités favorablement », assure son directeur de cabinet. D'après la commission, le taux de
refus en 2011 devrait avoisiner les 14 %. Toujours plus élevé que la moyenne française (10 %).