Les indigènes mapuches font plier l'industrie forestière chilienne (http://observers.france24.com)

Dans la région de Los Sauces, dans le sud du Chili, les entreprises forestières privées ont donné naissance à des plantations massives de pins et d’eucalyptus, privant les indigènes mapuches des herbes au cœur de leur tradition médicinale. Un arrêt de la Cour suprême chilienne a reconnu le droit des Mapuches à procéder à leur cueillette traditionnelle sur les terres des exploitations forestières.
Les représentants de l’autorité religieuse mapuche, les Machis, ont remporté une
victoire historique en se voyant reconnaître en septembre 2009 le droit d’accès à leurs sites sacrés pour y cueillir des herbes médicinales.
Tous leurs espoirs se sont cristallisés autour de Francisca Linconao Huircapan qui a obtenu de la Cour suprême une reconnaissance officielle de la violation des droits ancestraux mapuches. La Machi, âgée de 51 ans, a fait plier l’industrie forestière en se voyant reconnaître le droit de pénétrer sur les terres de l’exploitation Palermo afin de procéder à la cueillette traditionnelle.
Les défenseurs des Mapuches insistent sur la portée culturelle des atteintes à la biodiversité de la région. Les herbes médicinales, connues sous le nom de "lawens", sont de plus en plus menacées par l’empiètement des compagnies forestières qui, pour des raisons de rentabilité, remplacent les bois locaux par des arbres importés de l’extérieur.
Or, les "lawens" tiennent une place centrale dans la culture et l’imaginaire
mapuche. Au-delà des potions médicinales aux vertus ancestrales, les Machis utilisent ces plantes dans des cérémonies et prières destinées à la guérison de leurs
patients.
Nos Observateurs sur place expliquent la portée historique de l’arrêt de la Cour suprême chilienne.
"Personne ne peut nous interdire de pénétrer sur nos terres ancestrales !"
Francisca Linconao Huircapan est une Machi de la région de Rahue.


"C'est tout simplement de la biopiraterie"
Gonzalo Garcés travaille pour l'association Nguallen Pelu Mapu (Protecteurs de la terre) qui défend la communauté mapuche de Los Sauces.

Le problème est que le Chili n'a aucune loi visant à protéger les espaces naturels que les Mapuches considèrent comme sacrés. Pire encore, de nombreux indigènes s'insurgent contre des universités chiliennes et étrangères qui s'approprient leurs connaissances ancestrales des herbes. A leurs yeux, c'est tout simplement de la biopiraterie."


La Machi Francisca Linconao Huircapan dans la région de Rahue.

Des troncs d'arbre fraîchement coupés près d'un buisson de plantes "lawens".

Certaines herbes médicinales poussent notamment sur les troncs d'arbres.