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AFAENAC Association des Familles Adoptives d'Enfants Nés Au Chili

Violente expulsion au Chili : des mineurs figurent parmi les membres de la communauté indigène qui ont été blessés (amnesty.org)

Blog de l'AFAENAC
Plusieurs communautés mapuches du sud du Chili manifestent depuis longtemps pour que leurs terres ancestrales leurs soient restituées.

Plusieurs communautés mapuches du sud du Chili manifestent depuis longtemps pour que leurs terres ancestrales leurs soient restituées.

© David von Blohn / Demotix

Les informations disponibles sur l'éviction d'Ercilla portent à penser que la police a fait un usage disproportionné de la force. Les informations selon lesquelles des mineurs auraient été blessés par des tirs de chevrotine de la police en direction de la foule rassemblée devant l'hôpital sont particulièrement préoccupantes.
Maria Jose Eva Parada, chargée de recherche au sein du programme Amériques d'Amnesty International
Lu, 30/07/2012

Les autorités chiliennes doivent diligenter une enquête exhaustive et indépendante sur le recours à la force par la police pendant et après une expulsion au cours de laquelle de nombreux membres d'une communauté indigène, dont des mineurs, ont été blessés et une dizaine, arrêtés.

Le 23 juillet, des policiers (carabineros) sont arrivés pour chasser un groupe d'indigènes mapuches qui occupait depuis la veille une parcelle de terre agricole à Ercilla - à 600 km au sud de Santiago - dans le cadre d'un mouvement de protestation pour récupérer leurs terres ancestrales dans la région chilienne de l'Araucanía. 

Selon certaines informations, 12 membres de la communauté mapuche de Temucuicui, dont des femmes et des mineurs, ont été emmenés en garde à vue ; plusieurs de ces personnes avaient été blessées, la police ayant procédé à des tirs de chevrotine et utilisé du gaz lacrymogène pendant l'expulsion. Au moins quatre autres mineurs mapuches ont été blessés lorsque la police a procédé à des tirs de chevrotine contre des manifestants qui s'étaient rassemblés devant l'hôpital de Collipulli où leurs amis et les membres de leur famille blessés avaient été emmenés.

« Les informations disponibles sur l'éviction d'Ercilla portent à penser que la police a fait un usage disproportionné de la force, a déclaré Maria Jose Eva Parada, chargée de recherche au sein du programme Amériques d'Amnesty International. Les informations selon lesquelles des mineurs auraient été blessés par des tirs de chevrotine de la police en direction de la foule rassemblée devant l'hôpital sont particulièrement préoccupantes. » 

Après l'expulsion, le président du Chili Sebastián Piñera aurait déclaré qu'une enquête serait ouverte sur ces événements et que, même si son gouvernement soutenait les forces de l'ordre « à 100% », il ne laisserait pas des membres de la police agir en-dehors du cadre de la loi. 

« L'enquête sur ces événements devra être exhaustive, impartiale et indépendante et, s'il s'avère que la police a outrepassé la loi, les responsables présumés de ces agissements devront être déférés à la justice », a ajouté Maria Jose Eva Parada.

Plusieurs communautés mapuches du sud du Chili militent depuis longtemps pour que leurs terres ancestrales leurs soient restituées. 

Un jour après l'expulsion d'Ercilla, les autorités ont réagi en publiant un « plan spécial de sécurité pour la région de l'Araucanía » dont le but est de combattre les activités criminelles lors des manifestations. Cependant, aucune réponse n'est donnée aux revendications territoriales des Mapuches. 

« Quelles que soient les mesures prises pour faire face aux conflits liés aux revendications des Mapuches sur leurs terres ancestrales dans l'Araucanía, il faudra que les droits humains soient respectés », a conclu Maria Jose Eva Parada

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