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AFAENAC Association des Familles Adoptives d'Enfants Nés Au Chili

Chili : les pêcheurs d’oursins de Punta de Choros (aventure-culinaire.blog.leparisien.fr)

Blog de l'AFAENAC

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Les bus chiliens sont confortables, rapides et ponctuels… si l’on reste sur la panaméricaine, cette autoroute qui traverse l'étroite et longue bande montagneuse qu’est le Chili et se termine en Alaska. Lorsque l’on s’écarte de cette voie, les bus deviennent plus petits et moins confortables mais restent efficaces. Tout s’est compliqué lorsque nous avons voulu aller par nos propres moyens de la Serena à Punta de Choros. Fini les gares routières, les multiples compagnies de bus, les agents de renseignements, on nous envoie, sous une passerelle, attendre un bus qui ne passe que deux fois par jour, à 9h et à 17h. Environ.


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Ce jour-là, le graal s'appelait Punto de Choros

Le Chili moderne s’efface, nous retrouvons l’Asie. Devant un terrain vague, les colectivos (taxis collectifs) vont et viennent en direction des villes les plus proches. Nous sommes dimanche, un marchand ambulant finit par nous signaler, mais sans le savoir vraiment, que le bus ne devrait pas venir aujourd'hui. Puis tout s’affole et quelqu’un nous presse de monter dans un grand bus moderne qui vient de s’arrêter. Il ne va pas à Punta de Choros mais passe par l’embranchement entre la panaméricaine et la route qui mène au village. Nous suivons le mouvement et une heure plus tard nous voici sur une route en terre à quarante kilomètre de notre destination, au milieu de rien. Il est 17h, soit environ une heure avant le coucher du soleil. Dans la demi-heure qui suit, nous ne voyons passer que trois voitures. Dans le sens inverse de notre destination. 

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La route de Punto n'est pas le meilleur endroit 
du monde pour faire du stop

Puis tout s’arrange, deux hommes venus travailler sur un chantier descendent eux aussi d’un bus. Leur patronne, venue les chercher, accepte de nous prendre en stop. Une heure au milieu de rien plus tard, nous arrivons dans le pas du tout charmant village de Punto de Choros, si connu pour ses îles où vit une colonie de petits pingouins. Et autant tuer le mystère dès à présent, nous ne les verrons pas.  

combinaison plongée.jpgLe lendemain, nous voici sur la jetée à attendre d’éventuels autres touristes avec qui partager un bateau. Il n’y a que nous, nos sacs et quelques pêcheurs qui s’activent. C’est la seule activité avec le tourisme qui fait vivre le village. A force de traîner au milieu de la dizaine de personnes qui travaillent on finit par sympathiser. Très tôt le matin, les hommes partent pêcher des oursins plus gros et plus clairs que ceux que nous connaissons en Europe. Des « erizos» comme on les appelle ici. Les pêcheurs embarquent sur des petits bateaux à moteur, armés de masques et de tubas et portent des combinaisons de plongée pour se protéger du froid car, s’il y a des pingouins à cette hauteur de l’Amérique du sud, c’est à cause du courant marin froid de Humboldt.

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Les oursins chiliens

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Pour convertir les oursins en pesos, il faut passer par la pesée

Vers onze heures, les bateaux reviennent et la jetée s’active de plus belle. On sort les embarcations de l’eau et chacun fait peser sa pêche du jour : entre 3 et 4 sacs d’oursins par bateau. Amusé par notre intérêt, un pêcheur entreprend de nous faire goûter sa pêche matinale. Il ouvre un oursin à pleines mains sur la rambarde.

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Sur le morceau laissé au sol, un crustacé s’agite. Il vit à l’intérieur de la bête, pour le garder vivant, nous précise le pêcheur. De cet énorme oursin, il en sort une chair orange qu’il nous invite à gouter aussitôt. « C’est très doux en bouche ! ». Doux n’est peut-être pas le mot mais l’oursin du Chili cru se déguste bien. Il a un peu le goût d’une moule, dans une consistance très différente. Johan au début souriant commence à se demander combien de gonades d’« erizo» il va devoir avaler car, dans ses gros invertébrés, il y a beaucoup à manger et nous ne voulons pas être malpoli. Il est un peu tôt pour l’orgie d’oursins crus.  

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L'étrange crustacé qui vit à l'intérieur de l'oursin

 

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Miam miam le petit-déjeuner !

 

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Le pêcheur décidément joueur, nous sort ensuite une autre surprise de son sceau blanc. Voici Johan avec un poisson ventouse sur la main. Comme les « erizos», les pêcheur les détachent de leur rocher. Plutôt pour leur consommation personnelle. Le poisson encore vivant est aussitôt reposé sur la paroi du sceau où il s’agrippe tellement qu’on peut soulever le sceau en s’en servant comme poignée. A se demander comment les pêcheurs les décollent des rochers.

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DSC00118.JPGDSC00119.JPGA Punto de Choros, nous n'avons peut-être pas vu de pingouins mais nous avons pu jouer avec la nourriture. Goûteuse consolation. A 15 heures la jetée est vide, le bus, petit, brinquebalant et hors d’âge s’arrête direction la Serena. Oui, il existe. Nous sommes montés dedans. 

pélican.jpgScène de ménage entre un pélican et un cormoran

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