Le gouvernement chilien a levé mercredi l'état d'exception dans les régions
du centre et du sud du pays les plus ravagées par le séisme et le tsunami du 27 février, une mesure en vertu de laquelle l'armée assurait la sécurité dans les zones concernées.
"Le gouvernement, après avoir discuté avec les chefs (militaires) de la zone, a décidé de ne pas reconduire cet état d'exception, dit de catastrophe", a déclaré à la presse le président Sebastian
Pinera.
Cette mesure exceptionnelle avait entraîné le déploiement de 14.000 militaires dans les régions de O'Higgins, Maule et Biobio, après le séisme de magnitude 8,8 et le tsunami qui ont fait 452
morts, 96 disparus et près de 30 milliards de dollars de dégâts (12% du PIB), selon le dernier bilan officiel. La semaine dernière, l'armée avait déjà levé le dernier couvre-feu nocturne en
vigueur dans la zone, à Concepcion, ville d'un demi-millions d'habitants parmi les plus sinistrées par la catastrophe. Cette mesure avait été mise en place après des scènes de pillages dans les
jours qui ont suivi le séisme.
Le gouvernement a toutefois décidé de "maintenir la présence des forces armées dans les régions affectées par la catastrophe", afin qu'elles "continuent à contribuer aux opérations humanitaires"
et "participent à la reconstruction qui durera des années", a précisé le président. Le déploiement de militaires dans les rues du Chili au lendemain du séisme était une première depuis la fin de
la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).